Actualité financière : La monnaie et la tragédie grecque

Publié le par Louis-rémy le jacobin

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La monnaie et la tragédie grecque. Non ce n'est pas le titre d'une pièce de théatre antique ou de boulevard, mais une triste réalité. Je vous invite à découvrir ci-dessous le dossier qui lui est consacré !

Les Etats sous la menace des marchés financiers


 
« 
La tragédie grecque n’a pas fini de faire rire les Chinois », c’est ce que pense un analyste financier, que les habitués de La Chronique Agora connaissent bien. Philippe Béchade, ce 26 mars termine sa chronique intitulée Les Etats-Unis sont de moins en moins indispensables à la Chine par ce commentaire concernant la zone euro :

Mais le marché a des sujets d'inquiétude plus immédiats, qui doivent beaucoup faire sourire du côté de la Chine, qui a toujours pris l'Europe pour un nain politique. Jean-Claude Trichet a ouvertement critiqué le possible recours à l'intervention du FMI prôné par l'Allemagne dans le cadre d'un accord de refinancement de la dette grecque - un problème qui devrait se résoudre au sein du périmètre de l'Eurozone, laquelle ne devrait pas fuir ses responsabilités.

Rarement les divergences entre pays européens sont apparues aussi grandes... mais il est encore plus rare de voir le président de la BCE critiquer à son tour le fragile consensus auquel semblait parvenus deux membres influents de l'Union européenne, la France et l'Allemagne.


Sa collègue
, analyste du marché des matières premières et des devises, Isabelle Mouilleseaux, fait le constat, dans sa chronique ce 26 mars, que la spéculation financière continue comme avant.

La spéculation reste aux commandes :

La hausse récente des indices est assise sur des volumes faibles, qui vont en s'amenuisant. Un signal clair de risque de retournement. Mais la spéculation mène la danse. Les investisseurs-traders vivent dans l'ultra-court termisme. On joue la nouvelle. Dans les minutes et les heures qui suivent sa publication. A la hausse un jour, à la baisse le lendemain, peu importe. Tout ça sans jamais essayer de prendre en compte la situation économique réelle et ses scénarios d'évolution potentielle à moyen et long terme. Un travers de taille. Et une longue histoire.

Voilà où tout cela nous a mené
L'explosion des marchés financiers en volume et valeur sur les 30 dernières années (depuis 1980) a été largement supérieure à la croissance économique réelle. Pour 10 $ de richesse effectivement créée par l'économie réelle, les actifs financiers gagnaient en valeur 15 $, 20 $, 30 $, 40 $... En 2007, la valeur des actifs financiers de la planète était supérieure de 340% à la valeur de la richesse économique produite par cette même planète. On peut parler d'une création de richesse financière démesurée, comparée à la réalité.

Jamais ce différentiel de croissance n'a gêné qui que ce soit
Finalement, il s'est résorbé dans la douleur : 16 000 milliards de dollars d'actifs financiers sont "partis en fumée" en 2008. Un record absolu en matière de destruction de valeur. Un ajustement "violent" entre réalité et financier. Aujourd'hui, nous recommençons les mêmes erreurs. La finance depuis des mois s'envole et atteint un point haut actuellement. L'économie ne crée pas de richesse. La dette s'envole. L'écart se creuse. A quand le prochain ajustement ?

A quand le prochain ajustement ?
Il va bien falloir finir par admettre que la croissance des marchés financiers doit être en phase avec la croissance des économies réelles. Nous avons devant nous, pays de l'OCDE, des années de croissance faible à endurer, années que nous allons passer à rembourser nos dettes avant tout, au lieu de consommer. Et tout emballement de la machine financière se soldera inévitablement par un ajustement violent. Ceci jusqu'à ce que nous comprenions. Enfin (voir Les marchés ont une capacité inouïe à "absorber les chocs").


La spéculation s’attaque aux dettes des Etats (dettes « souveraines »)

Les Etats s'attaquent au puissant et nébuleux marché des CDS (Le Monde, 4 mars)

Ils sont devenus le nouvel "épouvantail" des autorités européennes : les CDS souverains, pour "Credit Default Swaps", ces contrats censés assurer l'acheteur d'un emprunt d'Etat contre le risque de non-remboursement. Les attaques spéculatives contre la dette de la Grèce incitent Paris, Berlin et Bruxelles à réclamer un contrôle accru de ce marché étroit et nébuleux (…).


Les peuples paient la facture
 : voir La baisse des revenus, amère potion pour l'Europe (Le Monde, 5 mars).La Grèce, le Portugal ou l'Irlande sacrifient salaires et retraites pour rétablir leur compétitivité et leurs budgets (…).

 

Les Etats européens ont mis du temps avant de trouver un accord sur l’aide à la Grèce : voir L’Allemagne et la zone euro tergiversent au sujet du plan d’aide à la Grèce (Le Monde, 16 mars).

 

L’Allemagne a plus confiance dans le FMI que dans l’Europe :

Voir La crise grecque menace le couple franco-allemand (Le Monde, 19 mars).

Experte dans l'art des positions floues, Angela Merkel joue la montre. La chancelière allemande pourrait bien remporter la partie et imposer la solution que la France considère comme un désaveu de l'euro: l'intervention du Fonds monétaire international (FMI) pour aider la Grèce en déroute. A moins qu'elle ne se serve de cette menace pour obtenir un durcissement de la discipline dans la zone euro (…).

 

Voir aussi Allemagne : Lagarde a-t-elle vraiment dit « n'importe quoi » ? (Rue89 ; Pascal Riché, 18 mars) - Extrait : Le modèle « prédateur » de l'Allemagne
Derrière ce langage un peu codé, une accusation : l'Allemagne suit un modèle « non coopératif ». Un modèle prédateur, par lequel l'Allemagne gagnerait des parts de marchés en comprimant les salaires de ses propres travailleurs (donc les coûts de ses produits). Sur RTL, la ministre a enfoncé le clou en conseillant à l'Allemagne de « diminuer les impôts pour encourager la consommation intérieure » et donc les exportations des autres pays.

La ministre de l'Economie et des Finances est loin d'être la seule à raisonner ainsi. Cela fait plusieurs années que l'Allemagne est accusée de pratiquer une « déflation compétitive », au détriment des autres pays. Martin Wolf, éditorialiste du Financial Times, constate ainsi qu'il est illusoire de penser que tout le monde pourrait suivre le modèle allemand. Car qui dit excédents dans un pays, dit déficits ailleurs :

« Les excédents structurels allemands, dégagés par le secteur privé et par la balance courante, rendent virtuellement impossible pour ses voisins d'éliminer leurs déficits budgétaires, à moins d'accepter un marasme prolongé. » Et c'est vrai qu'il y a une certaine incohérence, de la part de l'Allemagne, à donner son modèle en exemple à l'eurozone. Si l'eurozone l'adoptait, il n'y aurait plus de modèle allemand ! C'est un peu comme si un enfant, sur la position haute d'un tape-cul, exigeait que son camarade soit lui aussi en haut…

La décision du Conseil européen : voir Le plan d'aide à la Grèce, une arme de dissuasion massive (blog de Jean Quatremer, correspondant de Libération à Bruxelles, 26 mars)


La position de Jean-Pierre Chevènement (dépêche AFP, 26 mars) 4165664365 83c901fb6f s[1]

"L'impasse de la monnaie unique éclate au grand jour" après les déboires financiers de la Grèce a affirmé vendredi Jean-Pierre Chevènement, président du MRC, pour qui le sommet de Bruxelles "a accouché d'une fausse solidarité" entre les nations.

Le président du Mouvement Républicain et Citoyen remet en cause la rigidité de la monnaie unique, l’euro, considérant qu'il aurait fallu une monnaie commune réservée aux transactions internationales. "Il est temps de reprendre l'ouvrage sur des bases nouvelles et de repenser ce que peut être la solidarité entre les nations européennes", a-t-il ajouté.

Voir Chevènement: "l'impasse de la monnaie unique éclate au grand jour"

Cet article est le 32ème sur ce blog dans la catégorie Etats Union européenne.

Cet article a été publié le vendredi 26 mars 2010 par Michel SORIN, Secrétaire-national du MRC à l'agriculture.
Ami(e) internautes, je vous invite à découvrir le blog de Michel SORIN, intitulé MRC53. C'est un blog républicain qui fait référence au sein du MRC.
Vous êtes sur un autre blog républicain, celui de Louis-rémy gaudin intitulé :  exigence républicaine.
Cer article de Michel se suffit à lui-même. Je m'abstiendrai donc de commentaires " car tout est dit ou presque"
Louis-rémy Gaudin


Publié dans ECONOMIE

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