Actualité MRC : Tribune de Georges SARRE sur l'Identité nationale

Publié le par Louis-rémy le jacobin

Voici un magnifique texte de Georges SARRE qui se suffit à lui-même. Il est paru ce jour dans le monde. Il est intitulé : Identité = souveraineté.

 

Dans la République, l’identité nationale se confond avec la citoyenneté, impliquant l’exercice en commun de la souveraineté. Si celle-ci est ignorée, livrée à quelque instance supranationale, si donc la nationalité est déconnectée de la citoyenneté, il ne reste plus que l’ethnicité. Voilà pourquoi le débat sur l’identité nationale, proposé par le président de la République, piège tous ceux qui acceptent le traité de Lisbonne, et par-là même atteint son objectif premier, son objectif politicien. Mais voilà aussi pourquoi ce débat peut se retourner contre son initiateur, si les républicains sont suffisamment forts pour y faire entendre la conception française de la nation, pour isoler les quelques tenants de la conception allemande, qui se situent à l’extrême-droite de l’éventail politique.

Une trop grande partie de la gauche est paralysée de peur devant le mot « nation », oubliant qu’il est à la racine même d’« internationalisme ». Et l’internationalisme, loin d’être la négation des nations, est la coopération entre les nations, mais entre des nations souveraines, des nations dans lesquelles les peuples s’expriment librement. Cette gauche craintive croit pouvoir dissoudre les nations dans des ensembles plus ou moins artificiels, dans lesquels les peuples sont sommés de voter conformément aux exigences de couches dirigeantes cooptées. Si un peuple n’obtempère pas, il est condamné soit à revoter jusqu’au moment où il se conforme, comme en Irlande, quitte à lui faire quelques concessions formelles, soit il est contourné, comme en France. Ainsi, la volonté du peuple français exprimée le 29 mai 2005 a été bafouée par le congrès le 4 février 2008.

À partir du moment où la France n’est plus l’expression d’une volonté politique souveraine, à partir du moment où l’objet même de l’espace public devient flou, les Français, quelles que soient leurs origines culturelles et géographiques, ne trouvent plus dans la citoyenneté le support à leur intégration dans la collectivité nationale. Pour légitimement se donner une identité qui dépasse leur propre personne, ils sont contraints de puiser dans leur sphère privée, faisant appel à la religion, à l’origine ethnique ou à tout autre critère qui, en France appartient au particulier de chacun. Alors, les nouveaux Français, et les anciens, ne voient plus que les différences, souvent les plus superficielles, qui les séparent entre eux. Il ne leur reste plus que le repli communautariste. Pour les Français immigrés ou de parents immigrés, ce communautarisme permet de combiner leurs liens avec leurs « compatriotes de là-bas » et un étroit localisme limité au lieu d’habitation.

Si la souveraineté inclut la coopération sous forme intergouvernementale, elle exclut la démarche européenne dite communautaire. Dans la République, pour qu’une décision s’impose au peuple français, il faut que les instances qu’il a démocratiquement désignées à cet effet aient dûment et librement approuvée ladite décision. Une directive européenne devrait pouvoir être amendée par le parlement français. Les décisions des cours de justice supranationales devraient être indicatives, et non impératives.

Mais il ne suffirait pas que les citoyens aient enfin retrouvé leur capacité à agir sans contrainte extérieure dans l’espace public. Il faut encore qu’ils soient fiers de leur citoyenneté, qu’ils soient fiers de la nation à laquelle ils appartiennent, non pas au détriment des autres, mais en connaissant l’histoire dont ils sont les héritiers. La fierté républicaine ne repose pas sur le sang, sinon sur le sang versé pour la liberté. La fierté républicaine repose surtout sur la culture dont les citoyens doivent être les promoteurs et les défenseurs. Cette culture dont tout citoyen français est l’héritier simplement parce que juridiquement il est citoyen français. Or, précisément, en ce moment même, le gouvernement porte un nouveau coup à l’enseignement de l’histoire, la discipline qui permet de comprendre que l’identité nationale, en France, ne repose pas sur la génétique, mais sur le politique. Pour appréhender le débat public, sinon y participer, un citoyen doit au moins se percevoir dans une continuité temporelle, qui lui permet d’envoyer son arbre généalogique dans sa sphère privée.

Il faut donc ouvrir les portes de ce débat sur l’identité nationale, ne pas les laisser coincées dans l’opération électoraliste où voudrait les confiner le président de la République, ne pas laisser la patrie, notre bien commun le plus précieux, dans des marécages peu ragoutants. Au contraire, la question nationale doit prendre toute son ampleur pour interroger et modifier la politique française dans son ensemble, pour la remettre à l’endroit, pour maintenir l’intime fusion entre identité nationale et identité républicaine. Alors, seront traitées dans un même mouvement la question nationale et la question sociale, parce que le problème des quartiers dits sensibles est à la fois celui du chômage et celui de la culture. Et la France ne retrouvera le chemin de l’emploi que par une politique volontariste de réindustrialisation, politique qui demande que les nouvelles productions, quelles qu’elles soient, soient protégées, au moins dans un premier temps. Le grand emprunt n’a de sens que s’il sert à investir dans des industries permettant d’assurer l’avenir et de rééquilibrer la balance commerciale.

Mais, alors, il faut remettre en cause les dogmes libre-échangistes du FMI, de l’OMC et de l’Union Européenne. Mais, alors, il faut que le peuple français retrouve sa pleine souveraineté. Ainsi donc, ce débat sur l’identité nationale est soit une politicaillerie qui confine à la canaillerie, soit à l’inverse, si les Républicains s’en emparent, le prélude à une véritable modernisation de la France.

 

Mardi 8 Décembre 2009.

Militant du MRC (Mouvement Républicain et Citoyen), sur ce blog, je reproduis des textes qui correspondent aux valeurs républicaines qui sont les miennes. L’article de Georges SARRE ci-dessus en est l’expression.

 

Georges à commencé sa carrière comme inspecteur à la poste à Paris. Fidèle parmi les fidèles, il est le compagnon de tous les combats au coté de Jean-Pierre Chevénement. Il deviendra Député Européen, Député du parlement Français, Maire du onzième arrondissement de Paris, Ministre des transports. Actuellement, il est  adjoint à la mairie de Paris. C’est quelqu’un de très abordable. Lorsque nous nous rencontrons à chaque congrès, j’ai l’impression de rencontrer un ami que j’ai quitté la veille. Il est le prédécesseur de Jean-Pierre Chevénement à la tête du MRC. C’est une tête bien faite et une tête  bien pleine.

 

Merci à Georges d’avoir écrit ce texte qui recadre les choses face à la confusion entretenue par le Président de la République sur ce sujet.

 

Vous êtes sur le blog de Louis-rémy Gaudin intitulé exigence-republicaine

 

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Publié dans REPUBLIQUE

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E
<br /> Cher Louis-Rémy<br /> <br /> C'est avec plaisir que je viens de vous lire. Vous me dites "qu'un parti émergent ne peut avoir d'élus sans alliance", certs, je vous le concède, toutefois, à bien y regarder, j'ai parfois<br /> l'impression que vos alliances se sont transformées en enchainement.<br /> Si la stratégie est bonne, alors, la tactique doit l'être aussi, mais vous semblez acceptez d'avance une trahison que vous savez fatale. Pourquoi ?<br /> Peut-on avoir raison au milieu de ceux qui vous emprisonnent ou dans le meilleur des cas vous contredisent aux seuls fins d'obtenir quelques postes ? Ne pensez-vous pas que certains de vos<br /> militants ne le comprennent pas et vous quittent en ne voyant que l'alliance plutôt que la stratégie ?<br /> Biensûr, sans élu, et là est le problème, nous risquons d'avoir du mal à se faire entendre médiatiquement, mais je reste de ceux, persuadés, qu'un mouvement, une action, un appel, peut parfois<br /> porter plus loin et plus fort une "insurrection des consciences" dont les retombées peuvent être plus importante que n'importe quel élu.<br /> Sans parler d'union, tout comme vous, je pense qu'il est nécessaire de recréer un "pôle républicain" à l'instar du Comité Nationale de la Résistance, où le travail de fond se ferait sur les valeurs<br /> communes et les convergences d'idées, et je sais qu'elles sont nombreuses.<br /> Vous avez parfaitement raison, tout reste à faire, mais cela est exaltant !<br /> <br /> <br />
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L
<br /> Bonjour,<br /> C'est avec un peu de retard que je répond brièvement à votre message.<br /> <br /> Mon intime conviction, face à l'idéologie ambiante incarnée par le libéralisme et le communautarisme, deux valeurs ennemies des valeurs républicaines que nous défendons vous et moi, il conviendrai<br /> de rassembler le courant républicain.<br /> <br /> Comment ? Par l'intermédiaire d'une association ou l'on rechercherai ce qui rassemble, plutot que ce qui divise comme le veut la tradition.<br /> Je le dis, je l'écris souvent, les valeurs de Gaullisme et de la République sont une alternative crédible à la crise.<br /> <br /> Pour celles et ceux qui n'ont pas d'oeillères, il est possible de rassembler ponctuellement le courant Républicain  pour une manifestation, une action spécifique, un colloque etc.<br /> <br /> Face à l'UMPS, il y a forcément une autre voie pour faire entendre sa voix ! Le futur mode de scrutin concernant les élections des futurs conseillers régionaux ne va pas dans ce sens.<br /> futures<br /> Salut et fraternité,<br /> Meilleurs voeux,<br /> Louis rémy.<br /> <br /> P.S J'ai publié plusieurs articles sur la disparition prématurée de Philippe SEGUIN, dont deux aujourd'hui. Pour la petite histoire, j'ai reprodui l'hommage à Philippe Seguin écris par Nicolas<br /> Dupont Aignan. Le plus dur a été de trouver une photo.<br /> A vous lire.<br /> <br /> <br />
E
<br /> Ce texte de Georges Sarre est d'une grande qualité républicaine, je ne peux qu'adhérer, et c'est pour cela que je me suis permis de le diffuser sur mon blog et sur la communauté que j'ai créée,<br /> Debout les Républicains.<br /> Toutefois, une question me vient, comment se fait-il que appeliez de vos voeux un hypothétique rapprochement avec le PS alors qu'ils font parti des traitres à la souveraineté de la France en ayant<br /> voté le Traité de Lisbonne et qu'ils ont enfoncé le clou en signant au niveau européen (tout comme l'UMP, les Verts et le Modem) les accords commerciaux Euro-Atlantique qui sont encore pire pour la<br /> France.<br /> <br /> La seule chose à faire pour l'instant, est de rassembler tous les républicains qui veulent que la France retrouve sa souveraineté et son droit régalien de battre monnaie.<br /> Sans cela, nous irons aux désordres pour ne pays dire KO.<br /> Bien amicalement<br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> C’est avec un peu de retard et je m’en excuse que j’apporte une réponse sur le fond à votre commentaire très pertinent.<br /> <br /> <br /> Sur le fond, je suis entièrement d’accord avec  votre analyse. Mais le but d’un parti politique est d’accéder au pouvoir, par le biais du suffrage universel, sinon il faut faire<br /> autre chose ! Un parti émergent ne peut pas avoir d’élus sans alliances. Soit on reste dans une position de replis sur soit, au risque de tomber définitivement dans l’oubli ou bien on<br /> recherche un accord ponctuel sur des valeurs, sur un programme tout en étant nous-mêmes.<br /> <br /> <br /> Un accord national a été signé avec le P.S pour les régionales.  Nous avons demandé deux postes éligibles, l’un en Charente-Maritime et l’autre dans la Vienne. Dans la région<br /> Poitou-Charentes, le pouvoir est concentré dans les mains de Ségolène ROYAL. Son bilan est globalement positif ; surtout en matière d’environnement, un domaine ou je suis particulièrement<br /> actif. Hier, Ce lundi 28 décembre, nous étions cinq militants, sous l’autorité de notre responsable régional pour faire une conférence de presse à Poitiers. Trois journalistes se sont déplacés,<br /> ce qui est quand même rare pour le MRC. Nous avons dénoncé l’attitude du P.S qui ne respecte pas l’accord qu’il à signé !<br /> <br /> <br /> Notre dernière cartouche consiste à rencontrer Ségolène Royal en personne, plutôt que ses lieutenants.<br /> <br /> <br /> Sur le plan de la stratégie, Jean-Pierre Chevénement a eu raison de signer cet accord. C’est une question de survie pour le  MRC.  Sur le plan de la tactique<br /> en revanche, c’est un échec. Il aurait du recenser le nombre de postes éligibles régions par régions, départements par départements et faire signer un accord global.<br /> <br /> <br /> Ma définition personnelle de la politique est la suivante : « La politique c’est un jeu d’alliances et de désalliances au grès des<br /> circonstances, et l’art du compromis » Jusqu’ou va le compromis ? Il s’arrête  lorsque nos valeurs sont remises en cause. A un certain stade, il ne vaut mieux pas<br /> signer d’accord qu’un mauvais accord.<br /> <br /> <br /> Lors du dernier congrès national, le MRC s’est prononcé pour une refondation de la gauche au sein d’un grand parti. Jean-Pierre Chevénement s’est prononcé pour des primaires à gauche. Ce dernier<br /> point est une utopie. Pourquoi ? Tout simplement, parce que le P.S hégémonique, élira un candidat en son sein, demandera aux autres partis d’être « des porteurs d’eau »,<br /> c'est-à-dire d’apporter au second tour les voix manquantes. Les électeurs, les militants du MRC sont des citoyens libres et indépendants. La plupart n’ont pas envie de soutenir le P.S au second<br /> tour des présidentielles et des législatives. C’est aussi vrai pour l’électorat du PRG, mis à l’écart depuis les Européennes par le P.S. C’est encore vrai pour les diverses composantes du Front<br /> de Gauche, sans oublier les partis d’extrême-gauche.<br /> <br /> <br /> Le Parti Socialiste va progressivement, mais surement disparaître de l’échiquier politique comme en témoigne sa nouvelle déclaration de principe de 2008. Une déclaration de principe<br /> est un texte fondateur qui définit  l’idéologie d’un parti. Ou les adhérents se soumettent, ou ils se démettent en cas de désaccord.  Le P.S abandonne le<br /> concept de social-démocratie au profit de la mondialisation et de ses conséquences dans un monde globalisé ou le libéralisme outrancier règne en maître. Sur le fond, il partage les mêmes valeurs<br /> que l’UMP. En France, il devient l’aile gauche de l’UMP. Il gouverne indirectement par l’intermédiaire des personnalités socialistes qui ont rejoint le Président de la République. En Allemagne,<br /> En Italie, En Israël, ou il a gouverné avec la droite, il a pratiquement disparut. « Les électeurs préfèrent toujours l’original à la<br /> copie.» Il a fait perdre trois fois la gauche aux présidentielles. C’est aussi une formidable machine à perdre les élections en Europe. Il n’est plus en phase avec nos concitoyens.<br /> <br /> <br /> Le paragraphe qui suit répond à votre conclusion.<br /> <br /> <br /> Vous m’avez indiqué dans un précédent commentaire sur mon blog, que de nombreux militants MRC sont allés rejoindre «Debout La<br /> République», à l’occasion des Européennes. C’est certainement vrai ! Il y en a eu beaucoup plus qui sont partis rejoindre «Le Front de Gauche» sous la bannière de «République et Socialisme», le<br /> courant républicain au sein de cette coalition. Ils on tous été exclus. « On ne gouverne pas contre un peuple, on ne gouverne un parti <br /> contre ses militants »<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Je suis un modeste disciple de Voltaire qui passait pour l’apôtre de la tolérance et qui<br /> disait : « Monsieur, je ne suis point d’accord avec ce que vous me dites, mais je mourrai pour défendre votre droit à le dire ! » Je  suis contre<br /> toute forme d’exclusions par nature.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> La droite est unie et elle a beau jours devant elle. Elle continue de détricoter notre système social pour le plus grand malheur de nos concitoyens. La gauche est divisée et en lambeau,<br /> d’où la nécessité d’une coalition avec un «programme-commun» sur des bases solides. Mais avant de s’unir, il convient de rassembler tous les<br /> républicains.<br /> <br /> <br /> Il va falloir redessiner le paysage politique. Trop de petits partis sont non crédibles aux yeux des électeurs du fait du système électoral basé sur un bipartisme factice appellé l’UMPS.<br /> <br /> <br /> Pour ma part, je suis intellectuellement et naturellement ouvert au dialogue et prêt à m’engager pour le rassemblement des républicains ; car nous avons un socle de valeurs communes.<br /> Comment : En créant une passerelle ou chacun s’écoute, se respecte pour construire un projet, un avenir meilleur pour les hommes et les femmes de ce pays.<br /> <br /> <br /> Je suis un adepte de l’auto-gestion, concept qui s’oppose au centralisme démocratique que l’on peut résumer par la formule « Aides toi, le ciel  t’aidera »<br /> <br /> <br /> Tout reste à faire, c’est formidable non ! Qu’en pensez-vous ?<br /> <br /> <br /> A vous lire éventuellement.<br /> <br /> <br /> Louis-rémy Gaudin<br /> <br /> <br /> Voir mon blog : exigence républicaine<br /> <br /> <br /> <br />